Par Augustin Werner
19/10/2025
Il était une fois, un jeune homme de 18 ans qui eut un cours sur "l'argent" en prépa d'ingénieur.
Oui, c'est à peu près là que tout a commencé pour moi, c'est là qu'émergea l'idée d'aventure de ce truc qu'on appelle maintenant Sobriété. C'était il y a déjà 4 ans. Imaginez bien que, parmi tous les cours possibles en prépa, ce soit un de ceux qui m'ait le plus marqué. Et évidemment un de ceux qui n'a pas la prétention d'être primordial puisqu'il a pris 2h en tout dans le programme, et qu'un seul des 20 cours d'Anglais de l'année, pourtant très dispensable, prend tout autant de temps. Malgré ça, par le plus improbable des hasards, c'est un des cours qui a le plus marqué ma vie.
En pleine discussion avec mes potes de classes, soudainement, tout mon esprit s'est concentré vers une seule chose. Un instant ; Sur une seule phrase ; Une définition.
Pour plus d'immersion, je vous repasse le moment :
"Selon vous, qu'est-ce que la richesse ?", disait l'intervenant de culture générale (qui se reconnaitra en lisant ça).
C'était difficile de synthétiser ce que le concept signifiait pour moi, perplexe, je ne su que me prendre d'admiration pour les lexicographes, ces monstres de synthèse, linguistiquement encore plus impressionnants à mes yeux que les cruciverbistes. Quelle tâche complexe !
Devant mon incapacité, sagement, j'attendais la réponse que laissait apercevoir peu à peu la main de mon prof, qui écrivait à la craie blanche sur ce grand tableau vert épinard mal éclairé.
Il y avait un moche PowerPoint de lumière projeté sur le tableau blanc bien sûr, mais la tangibilité de la synthèse de ce concept qu'est la richesse, alors si important aux yeux de la société, nécessitait sans doute un effet plus dramatique qu'une projection banale de lumière tragiquement digitale.
Richesse : la capacité à répondre à ses besoins.
"Voilà une définition de la richesse : c'est la capacité à répondre à ses besoins". dit-il sans attente d'émerveillement en retour, sans doute voulait-il juste poser les bases du cours.
Est-ce que cette définition vous frappe comme une révélation ? Est-ce que ça provoque un chaos dans toutes vos certitudes ? Ou est-ce qu’elle relie soudainement toutes ces idées qui flottaient dans votre tête sans que vous ne sachiez les organiser ?
Si ça ne vient pas d'un coup, comme ça, tout le monde comprendrait. Il m'a fallu sans-doute une bonne nuit d'incubation de l'idée avant qu'une réflexion hasardeuse mais concrète soit née. Pour cette grande majorité des gens dont je fais partie, qui veulent être riche financièrement, émotionnellement, socialement, la voilà :
Je ne connais personne qui veut manquer de quelque chose, au contraire, j'ai l'impression que tout le monde veut être capable de répondre à ses besoins. Je me souviens d'un cours précédent où l'on nous a présenté la pyramide des besoins, aussi dite pyramide de Maslow. Bien que critiquable, elle a la qualité de représenter les besoins physiologiques, émotionnels, affectifs, spirituels etc. A priori, tous "les besoins humains" sont couverts. Les liens se sont donc tissés : on peut, en effet, réfléchir aux besoins des Hommes, les comprendre, chercher à les synthétiser, les classifier et essayer d'être exhaustif. Mais le puzzle ne sera complet que lorsque nous trouverons comment les satisfaire durablement. Cette volonté de synthétiser exhaustivement les motivations universelles des Hommes m'a impressionné car pour moi il n'y a pas de doute, savoir ce dont on a besoin est essentiel.
"Mais alors, si on veut tous être riches, pourquoi est-ce qu'on se concentre uniquement sur l'accroissement de notre capacité à répondre aux besoins ? Plutôt que de diminuer nos besoins, ou du moins empêcher ces besoins de croître." me suis-je dit fou de joie, remarquant par analyse d'ingénierie approximative que la richesse est une équation à deux variables !!
L'équation improvisée et simplifiée, à la louche, c'est la suivante : richesse = capacité - besoin Donc si on augmente la capacité : on augmente la richesse, et, si on augmente le besoin : on diminue la richesse.
Par exemple, dès que je vois un film qui me fait penser qu'avoir une Ferrari c'est indispensable, ma richesse est soudainement dans une position très inconfortable... Les publicités peuvent devenir les ennemis de ma richesse, à moins d'un cas rare où elles me permettent (augmentent la capacité) de répondre à un besoin indispensable pour lequel je n'avais pas de solutions auparavant. Si une publicité augmente davantage mon besoin que ma capacité à y répondre, alors elle m'a rendu moins riche. Je ne sais pas si c'est rationnel comme chemin de pensée, mais quand j'y pense, j'ai vraiment l'impression d'imploser de lucidité.
Pour la suite de vos lectures, et pour mieux appréhender ce que vous avez déjà lu, je tiens à préciser que je ne suis pas expert en neuroscience, en cognition, en psychologie ou quoi que ce soit. Je suis un simple ingénieur qui veut partager les calculs qu'il fait des données qu'il a. Donc ma parole n'est pas celle d'un expert, je vous donne juste mon courant de pensée.
Et continuons sur la lancée, mettons les choses au clair : je veux être riche. Pour cela, je suis vraiment prêt à augmenter mes capacités (physiques, intellectuelles, financières...). Mais avant tout, je vais me concentrer à être capable de diminuer mes besoins, ou du moins de les garder dans un certain état de constance. Car je crois que les efforts que je fournirai pour diminuer mes besoins régiront durablement les efforts futurs que j'aurai à fournir pour avoir la capacité de répondre à mes besoins. (à méditer...)
Enfin 4 ans plus tard, nous arrivons au moment présent : j'ai compris l'objectif global de ma vie, j'ai trouvé mon besoin fondamental : être riche. Je veux avoir la capacité de répondre à mes besoins physiologiques fondamentaux mais pas seulement. Je veux également avoir la capacité de répondre à mes besoins émotionnels, affectifs, mon besoin d'assouvir mes désirs, mes projets ou ma vocation...
Et pour ce faire, j'ai trouvé un moyen durable qui va me permettre d'atteindre cet objectif : être sobre. Je crois que c'est d'ailleurs le moment de démystifier la chose : je ne parle pas d'alcool. La sobriété veut dire autre chose à mes yeux :
Le mot est emprunté du latin sobrietas, on parle alors d'abord de tempérance dans l'usage du vin et de prudence à cet égard spécifique (là je parle d'alcool). Puis il est utilisé dans le contexte de l'alimentation en générale, le fait de manger et de boire avec modération (on s'éloigne un peu de l'alcool). Maintenant, employé dans n'importe quel domaine, le mot "sobriété" désigne la modération, la réserve, la mesure (ça peut être l'alcool, mais tant qu'on le mentionne plus, ça parle plus d'alcool). La sobriété, pour moi, c’est comme un bon vin : moins on en boit, plus on savoure chaque gorgée. Appliqué à tout, ça devient une philosophie.
Donc je veux être sobre, j'ai besoin d'être sobre, en tout. Cela ne veut pas pour autant dire que je veux être un ascète. Mais je veux réfléchir sérieusement aux besoins que j'autorise à naître en moi, et que je réfléchisse sérieusement aux solutions que je vais présenter à ces besoins. C'est ça pour moi la sobriété. Et je n'ai pas encore vraiment d'idée concrète de comment l'être, de comment faire, de quoi faire. Mais je crois qu'avec du temps, avec des recherches, en étant solidaire, on peut arriver à se faire une idée de comment vivre sobrement, vivre plus durablement. Par exemple, il va sans doute falloir en première piste creuser sérieusement les concepts de "besoin" et de "capacité" afin d'avoir des bases solides.
Je m'appelle Augustin, et avec mon ami Martin, on va vous partager le fruit de nos recherches, pour que vous aussi vous puissiez vivre plus sobrement. Notre objectif est de nous rendre, auteurs comme lecteurs, le plus autonomes possible. Et nous espérons que ce format invitera à cela tout autant que le fond.
Vous voulez nous accompagner dans cette aventure ?
Lisez ce site, épuisez votre curiosité, cherchez avec nous, mettons-nous en quête de sobriété, devenons tous extrêmement riches !